Journée professionnelle
Vendredi 18 octobre 2019, 9 h – 17 h
Quelles innovations dans l’accompagnement?
Partager ses expériences et cocréer de nouvelles façons de faire.
Bien qu’elle s’inscrive au départ dans des logiques institutionnelles, la médiation culturelle au Québec s’est fondée au tournant des années 2000 sur une volonté de renouveler les rapports entre démocratie et démocratisation, en mettant l’accent sur une conception inclusive et participative de la culture. Si la pratique de la médiation culturelle a toujours été centrée sur les personnes, qu’elle met au cœur des processus relationnels, c’est aujourd’hui l’environnement numérique qui favorise la participation et les efforts collaboratifs de communautés de participants. Les valeurs que génère la culture numérique tout comme la philosophie de l’action culturelle portée par la médiation incitent au partage et à la mise en réseau des connaissances et des expertises à travers des formes renouvelées.
Cette journée professionnelle souhaite examiner ces façons plus collaboratives d’œuvrer en médiation culturelle à l’ère du numérique. La culture du partage et de la contribution n’est pas nouvelle en médiation culturelle et en innovation sociale, toutefois elle se trouve propulsée par les pratiques des communs (commons) dont tous ces formats de laboratoires issus des technologies et d’événements de codesign et de remix. Les communs réactualisent une forme d’idéal porté par la médiation culturelle : celui de renouveler la démocratisation des savoirs et le désenclavement de la culture par la conjonction des intelligences. À l’heure du faire ensemble, au-delà des écrans et des interfaces, comment la figure de la médiation peut-elle encore faire autorité dans l’acquisition et le partage des savoirs?
Elle travaille en duo avec Jonathan L’Ecuyer à la mise en œuvre d’expériences interactives et participatives dans l’espace public. Basée à Terrebonne, elle s’implique dans le développement culturel régional avec l’organisme Art Partage, et s’affaire à opérer des maillages fructueux pour favoriser l’accès aux arts numériques.
Diplômée de l’Université Concordia en Beaux-Arts et des HEC Montréal en gestion d’organismes culturels, Marie-Laure Robitaille exerce le métier de médiatrice culturelle depuis dix ans. Elle a travaillé à ce titre au Musée d’art contemporain de Montréal, au Château Ramezay et comme coordonnatrice à l’éducation chez OPTICA, centre d’art contemporain. Depuis janvier 2019, elle est chargée de projets au Hub de création culture / savoir du regroupement des organismes culturels et artistes lavallois (R.O.C.A.L). Elle a également conçu et animé des ateliers de formation pour l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF) à Moncton.
Le Laboratoire de médiation numérique du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), coordonné par Charlène Bélanger, met en place de nouvelles méthodologies de recherche et d’action en mettant l’expérience du visiteur au centre de sa réflexion. Pour chaque projet soutenu, le Lab a mis sur pied une cellule d’innovation avec les intervenants venant des milieux de la recherche, des arts, des technologies, des musées et de leurs publics. Le Lab définit son approche collaborative, centrée sur l’humain, au cœur du paradigme participatif en tenant compte des savoirs expérientiels des personnes.
Trois organismes, l’Agora de la danse (Montréal), Art partage (Terrebonne/Mascouche) et le Living en innovation ouverte (Rivière-du-Loup) ont mis en commun leurs expériences de processus collaboratifs et de laboratoires de médiations culturelles numériques.
Projet : Idem Altera,danse, parcours déambulatoire interactif intégrant le public
Méthode : Lab La Danse sur les routes jumelant chorégraphes et diffuseurs; hackathon et tests avec publics pour intégrer les participants dans l’espace et générer des traces numériques de leurs mouvements.
Projet : revalorisation du Manoir seigneurial Mascouche.
Méthode : constitution d’un comité numérique par la municipalité; sprint créatif de trois jours
Expertise : Lab de prototypage et d’accompagnement en innovation ouverte, a développé le concept de « Remix ta…. ».
Méthode : intervention en processus de desing thinking pour faciliter l’appropriation des dispositifs par les usagers.
Apporter des solutions en équipe à des difficultés issues de l’expérience des médiateurs et médiatrices de terrain, présentées sous la forme de pitchs.
Quels outils de formation pour un public neuro-atypique ?
Solution : Portail de type Wiki; plateforme de mise en relation des compétences par et pour les publics cibles.
Rapports de pouvoir dans la création collective : qui est l’auteur de l’œuvre ?
Solution : Négocier les rapports d’autorité; posture d’égalité ; identifier les moments de la création et les rôles; clarifier le cadre dès le départ; flexibilité
Comment le médiateur peut-il encadrer la liberté d’expression ? Quelle place donner à l’inacceptable dans le rapport aux valeurs de la médiation et celle du médiateur ?
Solution : Réfutation de la neutralité axiologique: la personne en posture de médiation ne peut œuvrer en désaccord de ses valeurs; inclure la participation des personnes dans un cadre d’acceptabilité collective.
Comment mobiliser le milieu scolaire ?
Solution : Art-action par le happening par exemple; centralité de la relation humaine, institutionnalisation d’un calendrier des médiateurs au sein des milieux d’intervention (écoles etc); galas et prix de reconnaissance des médiations culturelles exemplaires
Quel rôle pour la médiation en contexte de recherche ? Exemple de recherche en milieu médical.
Solution : Poser les balises de la médiation comme levier créatif pour les patients en contexte de recherche; pistes de réflexion sur l’anonymat.